Hexagone est une chanson de
Renaud, parue en
1975 dans l'album
Amoureux de Paname. Elle fut ressortie en single live à l'occasion de la sortie de l'album
Tournée Rouge Sang.
Contenu
La chanson raconte une année dans la vie des
Français moyens. Elle se compose de quatre couplets, chaque couplet étant consacré à un trimestre dans la vie des Français (le premier couplet évoque les mois de janvier, février et mars, le deuxième couplet évoque les mois d'avril, mai et juin, etc.). Renaud passe en revue, mois après mois, les tares qu'il attribue au peuple
français, sur un ton sarcastique, mais néanmoins très dur («
Être né sous le signe de l'Hexagone / C'est vraiment pas une sinécure / Et le roi des cons sur son trône / Il est français, ça j'en suis sûr»). La chanson fut d'ailleurs interdite d'antenne sur
France Inter .
Renaud critique ainsi :
- Janvier : les fêtes du début d'année dans un pays qui ne change pas («Ils s'embrassent au mois de janvier / Car une nouvelle année commence / Mais depuis des éternités / Elle a pas tellement changé, la France»)
- Février : le massacre de Charonne («Ils sont pas lourds, en février, / À se souvenir de Charonne, / Des matraqueurs assermentés / Qui fignolèrent leur besogne») et la police en général («Pour faire règner l'ordre public / Ils assassinent impunément»)
- Mars : la Peine de mort. La peine de mort a été abolie en 1978 en Espagne (dernière exécution en 1975), et abolie en 1981 en France (dernière exécution en 1977). («Quand on exécute au mois d'mars / De l'autr' côté des Pyrénées / Un anarchiste du Pays basque / ... / Mais ils oublient qu'la Guillotine / Chez nous aussi fonctionne encore»)
- Avril : les dictons populaires, et plus généralement le caractère traditionaliste des Français («On leur a dit, au mois d'avril / À la télé, dans les journaux, / De pas se découvrir d'un fil / ... / Les vieux principes du seizième siècle / Et les vieilles traditions débiles / Ils les appliquent tous à la lettre»)
- Mai : la victoire de la droite aux élections législatives à la suite des événements de Mai 68 («J'me souviens surtout d'ces moutons / Effrayés par la liberté /S'en allant voter par millions / Pour l'ordre et la sécurité»).
- Juin : la Collaboration sous l'Occupation («Ils commémorent au mois de juin / Un débarquement d'Normandie / ... / Ils oublient qu'à l'abri des bombes / Les Francais criaient "Vive Pétain"»)
- Juillet : la fête nationale du 14 juillet, commémorant une révolution «qui n'a jamais éliminé / La misère et l'exploitation».
- Août : les Français en vacances («En Espagne, en Grèce ou en France / Ils vont polluer toutes les plages / Et par leur unique présence / Abîmer tous les paysages»)
- Septembre : la réaction de la France au coup d'état de Pinochet au Chili, le 11 septembre 1973. («Un ambassadeur se ramène / Bras ouverts il est accueilli / Le Fascisme c'est la gangrène / À Santiago comme à Paris.»)
- Octobre : le Vin et le Camembert érigés en symboles nationaux («Finies les vendanges en octobre / ... / Leur pinard et leur camembert / C'est leur seule gloire à ces tarés»)
- Novembre : le salon de l'auto et, par extension, tout "opium du peuple" permettant aux Français d'oublier leur condition («La bagnole, la télé, l'tiercé / C'est l'opium du peuple de France»).
- Décembre : la fête de Noël dans un pays qui ne change pas («Ils sont toujours aussi moroses / Mais y'a d'la joie dans les ghettos / La Terre peut s'arrêter d'tourner / Ils manqu'ront pas leur réveillon»).
Evolution des paroles
Certaines paroles sont légèrement modifiées au cours des tournées suivantes. Ainsi dans la version de 2007 :
- Dans le couplet de mars, la peine de mort ayant été abolie les paroles sont modifiées : "Mais ils oublient qu'la guillotine / Chez nous aussi ça paye encore"
- Dans le couplet de septembre il est fait référence à la Colombie et à Íngrid Betancourt : "Le fascisme c'est la gangrène / De Bogotá jusqu'à Paris"
Notes et références